Qui n’a jamais tapoté sur le web à la recherche d’un
diagnostic médical ? Là où le bât blesse c’est quand ce réflexe
nourrit les peurs des « cybercondriaques ». Prisonniers de leur
phobie de la mort, ceux-ci s’attribuent forcément les maladies les plus
graves au moindre mal de tête. Pis encore : certains s’autoproclament
médecins. « Parfois, les cybercondriaques font tellement de recherches qu’ils
perdent la réalité de leurs sensations » explique Evelyne Gendron, médecin
généraliste à Carcassonne, dans une
interview donnée au magazine Causette « Avant
le médecin, c’était la connaissance ; aujourd’hui il est mis en doute par
cette population qui, parfois l’assiège ».
Cette période de crise conjuguée à la surmédiatisation voire
la vulgarisation de la santé via les magazines ou la télévision encouragent ce
phénomène. Le plus grave dans tout cela ? En confiant leurs peurs à un
moteur de recherche, les internautes se
soumettent à la loi d’un simple
algorithme. Ils pensent en effet souvent à tort que « Google » pour
ne citer que lui, rime avec avis d’expert. Pour eux, un site arrivant en tête d’une
requête est forcément pertinent comme le stipule une étude menée par les chercheurs
Ryen White et Eric Horvitz de Microsoft.
Dans sa version anglophone, Google propose carrément depuis
début 2012 un nouveau résultat visant à améliorer les requêtes
liées aux symptômes. Le hic ? Elles ne correspondent en rien à une liste
avalisée par des experts médicaux.
A l’heure du « cyberréflexe » pour tout, il semble
compliqué de s’empêcher de se renseigner sur Internet. Il faut néanmoins
savoir prendre du recul et surtout ne pas rompre le lien avec le corps médical « in
real life » pour ne pas faire partie du tiers des internautes qui deviennent
cybercondriaques. (1)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire